Résumé :
« Là où s’épanouit le jasmin se trouve la première clé. »
Tel est le dernier message laissé à Taline par Nona, sa grand-mère, qui l’a élevée, guidée, accompagnée à chaque étape de sa vie. Celle qui lui a appris à reconnaître tout un univers subtil d’odeurs – chèvrefeuille, amande, terre mouillée… – et à les associer pour créer de nouvelles fragrances. Maintenant que Nona est morte, Taline, terrassée par le chagrin, est seule à la tête de l’entreprise de parfums créée par sa grand-mère.
Sous le massif de jasmin du jardin, elle découvre un carnet en cuir rédigé par Louise, son arrière-grand-mère. Au fil des pages, défile sous ses yeux tout un pan de son histoire familiale : le génocide arménien, la peur, l’horreur, l’exil, mais aussi l’espoir et la renaissance. En levant le voile sur les secrets et les traumatismes du passé, Taline souhaite se libérer enfin des cauchemars qui la hantent pour pouvoir vivre sa propre vie.
De Beyrouth à Paris, un roman puissant et empli de poésie, inspiré de l’histoire familiale de l’auteure, qui évoque les liens mères/filles, la transmission des traumatismes et rend hommage à la capacité de résilience de l’être humain.
Mon avis :
Au vue des nombreuses critiques très positives, je savais que je passerai un très bon moment. Mais j’étais loin d’imaginer à quel point cette lecture serait marquante. Ce n’est pas un coup de coeur car un petit point m’a dérangée mais ce livre est un bijou à découvrir.
Le thème principal de ce roman est le génocide arménien. Génocide dont je connaissais les grandes lignes mais dont j’ignorais l’horreur. Pourtant ce livre ne peut se résumer à cela. C’est une véritable expérience multisensorielle que l’autrice nous offre. L’odorat tout d’abord avec les parfums dont on apprend tout le processus de création, mais aussi le jeu des odeurs, souvenir d’enfance de Taline. Nos papilles sont également stimulées par les mets orientaux et les saveurs qui se dégagent de cette lecture. L’immersion est totale grâce à des descriptions terriblement visuelles. Tous ces lieux prennent vie sous nos yeux et le dépaysement est complet. Pourtant, au delà des sens c’est notre esprit et notre cœur que l’autrice a voulu toucher avec ce roman bouleversant et percutant empli de poésie. Et c’est peut être là toute la beauté de ce livre, cette envolée lyrique qui contraste avec les horreurs décrites.
J’ai été émue aux larmes par Louise, cette petite fille qui manie la plume comme personne, qui met des mots sur ses maux. Son innocence propre à l’enfance au début du roman, sa naïveté et son profond attachement à son grand-père ne la rende que plus attachante. Mais son insouciance va voler en éclats des pires façons qui existent. Elle va vivre l’enfer et j’ai été profondément marquée par toutes ces épreuves. Certains passages sont très difficiles à lire, très difficile à digérer et pourtant nécessaires. Ce roman m’a ouvert les yeux sur un génocide dont on parle trop peu, j’ai eu honte d’être si ignare.
Les émotions m’ont submergée, les larmes ont coulé devant cette innocence perdue. Pourtant la force de caractère de Louise est impressionnante et force le respect. Elle avance coûte que coûte et l’évolution de son personnage reste cohérente.
J’ai adoré toute cette partie historique, pourtant cette lecture bien qu’exceptionnelle et inoubliable n’est pas un coup de coeur. Pourquoi ? Parce qu’il y a un trop grand déséquilibre entre passé et présent. Nous passons beaucoup plus de temps avec Louise, si bien que Taline nous reste finalement inconnue. Sa quête ne reste finalement qu’un prétexte pour évoquer le passé mais j’aurai aimé que son histoire soit un peu plus développée pour m’attacher un peu plus à elle. Son histoire ne m’a pas autant passionnée que celle de Louise que j’avais hâte de retrouver.
Néanmoins, je vous recommandé chaudement ce roman qui pour moi est d’une beauté incroyable.
Un roman historique passionnant, bouleversant et marquant. Inoubliable !
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