La fille du Reich – Louise Fein

Résumé :

Fille d’un officier nazi de haut rang, Hetty Heinrich tient à jouer un rôle dans l’avènement du glorieux Reich qui doit durer mille ans. Mais ses retrouvailles avec Walter, un ami d’enfance juif, éveillent en elle des sentiments interdits. Déchirée, perdue, elle ne sait plus à qui se fier, ni vers qui se tourner.

Conscients du risque que tous deux prennent, ils décident envers et contre tous de vivre leur passion. Mais la montée de l’antisémitisme menace de les engloutir et ils devront faire des choix qui détermineront leur avenir ainsi que celui de leurs deux familles. L’amour triomphera-t-il ou les mènera-t-il à leur perte ?

Mon avis :

Ce roman me tente depuis sa sortie grand format. Avec sa sortie poche, je n’avais plus aucune excuse ! Rappelez moi pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt ? Quelle histoire magnifique, j’ai eu un énorme coup de coeur !

Dans ce roman, nous suivons Herta, une jeune allemande, fille de haut gradé allemand, sous le IIIeme Reich. Elle a grandit dans l’idéologie nazie et y adhère aveuglément jusqu’à ce qu’elle retrouve un ami perdu de vue… juif.

Ce n’est pas un roman de guerre puisqu’il se concentre exclusivement sur ce qui l’a précédée en Allemagne : la montée du nazisme, l’endoctrinement, la propagande, l’antisémitisme et tout ce qui conduira à ces bouleversements mondiaux. Au travers de Herta, nous voyons la machinerie implacable des nazis se mettre en place : la perte du libre arbitre au profit de la haine pendant de longues années de propagande. L’idéologie ne s’est pas imposée en quelques mois, cela s’est fait de manière insidieuse et perfide grâce à beaucoup de patience. C’est glaçant de voir l’aveuglement de la population et plus particulièrement de la jeunesse, c’est glaçant de voir leur endoctrinement dès le plus jeune âge. Ils ont été élevé dans l’illusion et la haine de l’autre et ne remettent absolument pas en question ces enseignements. Herta en est d’ailleurs le parfait exemple, jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux. Attention, le changement ne s’opérera pas en un jour, elle ne va pas balayer ses convictions en un claquement de doigt. Son évolution et sa prise de conscience seront longues et pleines de doutes. Qui croire ? L’homme qu’elle aime ? Ou son père ? Le personnage d’Herta est finement analysé, tout en nuances et d’une rare justesse ce qui la rend profondément humaine et crédible à nos yeux.

J’ai trouvé que le contexte historique était parfaitement retranscrit. L’ambiance est anxiogène à souhait et le moindre faux pas peut causer notre perte. La méfiance est le maître mot. En qui Herta peut elle placer sa confiance ? Surtout qu’elle va jouer un jeu très dangereux… La tension monte crescendo et nos nerfs vont être mis à rude épreuve tant le récit est convaincant.

Ce roman est un roman historique mais c’est aussi une magnifique histoire d’amour interdit : celle de Herta, fille de SS et celle de Walter, juif. Rien qu’en disant cela, on imagine très facilement la difficulté de leur relation. Le seul fait de s’aimer les rend hors la loi et les met en danger. En s’aimant, ils deviennent les ennemis du Reich et on ne sait que trop bien ce que cela implique. Mais toute la beauté de leur histoire ne réside pas dans cet interdit. Au contact de Walter, Herta va se réveiller, se questionner, se révolter…résister. C’est une très belle histoire d’amour, de sacrifice et de résilience. J’ai été bouleversée par ce roman richement documenté mais surtout par son dénouement qui m’a brisé le coeur.

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Une histoire d’amour interdit poignante, un roman inoubliable !