Les dernières heures – Ruth Druart

Résumé :

À l’aube de la Libération, Paris vit ses heures les plus sombres. Mais la jeune Élise n’hésite pas à braver les dangers et à partager le peu qu’elle possède avec un orphelinat juif. Affamée de justice, elle va encore plus loin, exfiltrant les enfants avant qu’ils ne soient envoyés au camp de Drancy. Un jour, elle fait la rencontre de Sebastian, un jeune soldat allemand.

Chaque jour, pour le Reich, il traduit les lettres de dénonciation. Mais sa rencontre avec Élise va le confronter à l’horreur de ses actes et à un terrible dilemme : trahir son pays ou renoncer à l’amour de la belle Française. Dix-neuf ans plus tard, une jeune femme, Jospéhine, découvre dans une vieille valise, une lettre qui remonte à la guerre. Un mot d’amour destiné à sa mère mais écrit par un autre homme que son père. Peu à peu, elle remonte le fil d’une histoire d’amour interdite. L’histoire d’une trahison et d’une vérité indicible qui va changer sa vie à tout jamais.

Mon avis :

Seconde guerre mondiale et amour interdit : je signe direct. En plus, j’avais adoré le roman précédent de l’autrice, L’enfant du train, je ne pouvais que succomber. Sans surprise, c’est un très beau roman qui m’a même fait verser quelques larmes. Chronique.

Lorsque Joséphine, 18 ans, découvre l’identité de son père, elle comprend que sa mère lui a menti toute sa vie. Bien décidée à faire la lumière sur ce secret de famille, elle s’enfuit à Paris sur la trace de ses origines. Elle va ainsi découvrir l’incroyable histoire d’amour de sa mère Élise avec un officier allemand pendant la seconde guerre mondiale.

C’est donc une histoire d’amour interdit qui nous est conté. L’histoire d’un amour dévorant, l’histoire d’un amour puissant qui surprend et qui interpelle. Elise est tout sauf une sympathisante allemande, elle hait les nazis, elle les méprise et lutte dans l’ombre pour sauver des enfants juifs. Quand elle rencontre Sebastian, soldat de la Wermacht, elle a vite fait de le cataloguer. Qui ne le ferait pas en présence d’un tel uniforme ? Pourtant le jeune homme se révélera profondément humain et prouvera qu’il n’adhère pas à l’idéologie nazie. La haine se transformera en méfiance, la méfiance laissera place à la confiance et l’amour. Mais cette relation doit rester à tout prix secrète, pour protéger Élise qui pourrait être considérée comme une « putain des Boches » et subir des représailles. Cette atmosphère pesante et anxiogène rend cette idylle intense et pleine de danger. Les émotions sont décuplées par le contexte historique richement documenté mis en place. Le danger est omniprésent et l’autrice se charge de nous rappeler tous les enjeux de cette relation. J’ai déjà lu des histoire d’amour interdite sous l’occupation, je vous invite d’ailleurs à découvrir Les amants interdits d’ Émilie Gourdin-Lopez, mais celui ci reste tout de même original dans certains aspects que l’autrice a choisi d’explorer. Elle aurait pu limiter son intrigue à l’occupation mais elle a décidé de la complexifier et de la magnifier en nous parlant de l’après : la libération et les conséquences dramatiques que cela aura sur le couple qui aboutira à leur séparation.

Ainsi en 1963, nous retrouvons Élise, mère célibataire de Joséphine en quête d’identité. En voulant remonter le fil du passé, elle va découvrir bien plus : une mère, une famille, son histoire. Le dénouement est bouleversant et déchirant. Il m’a arrachée quelques larmes tant il était cohérent et juste. Ce n’est pas la fin que j’attendais pour Élise et Sebastian et pourtant il ne pouvait en être autrement. L’autrice nous livre une histoire forte, pleine de nuances et d’humanité, une histoire d’amour et une histoire d’au revoir, une histoire d’amour intemporel qui ne connait aucune frontière et que même le temps n’altère pas.

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Une magnifique histoire d’amour interdite sous l’occupation.