Résumé :
Une affaire à creuser…
Tallulah, 19 ans, n’est pas rentrée de sa soirée. Elle a confié son fils, qui n’est encore qu’un nourrisson, aux soins de sa mère. Jamais elle ne l’aurait abandonné. Si elle n’est pas de retour chez elle, c’est que quelque chose – ou quelqu’un – l’en a empêchée. La dernière fois qu’elle a été vue, c’était aux Cendres, un domaine situé à la lisière de la forêt.
Deux ans après la disparition de l’adolescente, Sophie s’installe à Maypole House, le prestigieux pensionnat dont son compagnon vient de devenir directeur. Dans le jardin de leur cottage, elle découvre un morceau de carton punaisé sur la clôture qui porte l’inscription « Creusez ici ».
Il n’en faut pas davantage pour que Sophie s’empare de cette affaire classée un peu trop vite. C’est le début d’un jeu de piste étourdissant.

Mon avis :
Lisa Jewell est une autrice que j’ai plaisir à lire régulièrement. Mais j’ai trouvé que cette nouvelle parution était particulièrement entraînante et étonnante. C’était un très bon thriller qui m’a tenue en haleine du début à la fin.
Bien qu’ils n’aient que 19 ans, Tallulah et son petit ami Zach sont les heureux parents du petit Noah. Ils vivent avec la mère de la jeune fille en parfaite harmonie, jusqu’à cette nuit là, où ils disparaissent sans laisser de traces. Que leur est il arrivé ? Deux ans plus tard, Sophie jeune romancière fraîchement installée dans le coin trouve des indices qui pourraient réouvrir l’enquête.
Ce ne sont pas moins de 3 temporalités qui vont se succéder régulièrement pour poser le cadre énigmatique de ce thriller. Deux temporalités dans le passé s’entremêlent, celle concomitante à la disparition où l’on voit Kim se démener pour trouver sa fille, et celle précédent les évènements où l’on suit Tallulah. L’autrice a trouvé le parfait équilibre entre mystère et drame pour dresser le portrait d’une mère et d’une fille, à la relation fusionnelle émouvante à souhait. Dès les premières pages, on entre dans l’intimité de cette famille harmonieuse et idyllique. Idyllique en apparence, car le mal être et la crise identitaire de Tallulah ne vont pas tarder à nous sauter aux yeux. Comme elle, nous ne sommes pas à l’aise, l’ambiance du foyer devient vite oppressante et étouffante jusqu’à en devenir irrespirable. Cette atmosphère pesante s’installe progressivement, la jolie surface se craquelle peu à peu laissant entrevoir un quotidien plus sombre, plus sordide. C’est peut être cette partie qui m’a le moins captivée et pourtant celle où le malaise est le plus grand, où l’ambiance est la plus inquiétante. Les personnages qui gravitent autour de Tallulah nous paraissent tous toxiques, tous dangereux, tous suspects. Les hypothèses se sont multipliées dans mon esprit sans que je comprenne réellement où l’autrice voulait m’emmener. Nous savons que la clé du mystère se trouve ici, reste à la trouver tout en restant obnubilée par cette question : Qu’est il arrivé au jeune couple pour qu’ils disparaissent sans laisser de traces et en abandonnant leur bébé ?
Bien qu’elle suffise à comprendre les faits, l’autrice ne pouvait se contenter de cette temporalité seule pour entretenir le suspense. Juste après la disparition de Tallulah, c’est Kim, sa mère désemparée mais dévouée, que nous suivons. Son inquiétude et son désarroi sont palpables et pourtant, elle semble être la seule à se faire un sang d’encre. Elle porte l’intrigue à elle seule, d’autant qu’elle est présente à chaque étape. Je l’ai trouvé bouleversante. L’amour qu’elle porte à sa fille est inconditionnel, sa souffrance abyssale. Malgré la peur et le deuil, elle trouve la force d’élever son petit fils et de faire face pour lui. Quel courage !
Mais c’est vraiment la chronologie non linéaire qui maintient notre attention et rend cette intrigue si addictive. Plus on avance dans l’histoire, moins il devient possible de s’arrêter de lire. Le rythme s’accélère de plus en plus jusqu’à ce que les lignes temporelles se rejoignent et fusionnent pour offrir un dénouement à la hauteur de mes attentes. J’ai été surprise voire abasourdie par les révélations finales. De prime abord assez classique et prévisible, ce nouveau roman de Lisa Jewell est bien plus complexe et subtil qu’il n’y paraît. Je n’en dirai pas plus sur les thèmes abordés car il me semble nécessaire de les découvrir en temps voulu au fil des pages. L’autrice a su trouver les mots justes pour me convaincre et me toucher. Les personnages, tous autant qu’ils sont, sont travaillés et aboutis. Seul un petit détail m’a interpellée. Sophie, la romancière, n’est pas capable de faire le lien entre une scène qu’elle est en train de vivre et une scène directement sortie de son imagination. C’est un peu gros et cela me semble complètement invraisemblable. C’est la seule incohérence que j’ai relevé dans la psychologie des personnages qui reste le gros point fort de ce roman !
Un thriller psychologique redoutablement efficace.

Je note, il y a tout ce que j’aime, là-dedans !
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