L’infirmière – Valérie Keogh

Résumé :

Lorsqu’elle était enfant, Lissa était une petite fille très sage, bien comme il faut. Un peu trop aux yeux de ses camarades d’école qui la harcelaient sans répit. Des années plus tard, elle a tiré un trait sur son difficile passé et elle est devenue infirmière.

Désormais, pour la première fois de sa vie, elle se sent respectée et valorisée. Lorsqu’elle enfile son uniforme d’infirmière, le regard des autres change. Après tout, c’est un métier où l’on prend soin des gens et où l’on fait le bien, n’est-ce pas ? Mais elle ne tarde pas à se rendre compte que ce métier offre également bien d’autres avantages… Lissa peut se rapprocher de ses patients et découvrir leurs vilains petits secrets. Elle est l’oreille à laquelle on se confie sans se rendre compte des conséquences. Jusqu’au moment où il est trop tard ?

Mon avis :

Ces derniers temps les éditions City sortent d’excellents thrillers psychologiques (Une invitée particulière ou La maison des mensonges par exemple). Je me suis donc laissée tenter par celui-ci avec pour but avoué de passer un bon moment. Je n’en attendais pas plus et le contrat est parfaitement rempli. Chronique.

Avec ce thriller psychologique, on se retrouve littéralement dans la tête du tueur, ou plutôt de la tueuse : Lissa. Elle n’en fait pas grand mystère : elle a déjà tué. Pas par pur sadisme mais pas vengeance et nécessité. De nature étrange et solitaire, elle est dès son plus jeune âge mise à l’écart et harcelée. La seule solution pour s’en sortir : tuer son bourreau alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Le ton est tout de suite donné, l’esprit de notre narratrice est dérangé. Pour autant je ne dirai pas qu’elle est machiavélique, elle est juste pragmatique : un problème, une solution. Elle n’est pas foncièrement mauvaise, elle n’a juste aucune empathie : c’est une sociopathe mais on s’attache malgré tout à elle. Sa psychologie est très complexe et j’aurai apprécié qu’elle soit un peu plus fouillée, parce qu’on reste finalement assez en surface. Même si au fil des pages, on la voit sombrer de plus en plus dans une spirale infernale d’isolement et de rupture sociale. Les personnages secondaires sont rares, comme les interactions de l’héroïne, l’ambiance est pesante et inquiétante.

Sa personnalité borderline, intrusive et insensible nous interpelle : jusqu’où va t’elle aller ? Si l’autrice a réussi à me piéger dans ses filets elle n’a néanmoins pas réussi à me surprendre avec un dénouement assez classique, dans la continuité du récit. Le roman est addictif mais ne me laissera pas un souvenir impérissable. En tout cas, il ne révolutionnera pas le genre c’est sûr, mais il permet de frissonner pendant quelques heures.

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Un thriller psychologique efficace mais pas assez poussé.